Les réseaux de télévision ont rediffusé les dernières entrevues du disparu. Force est de constater que Falardeau n'avait pas le même respect pour ceux qui ne partageaient pas ses opinions politiques. Son désolant "Salut Pourriture" sur le cadavre pas encore refroidi de Claude Ryan et sa navrante tentative de faire flotter une banderole tirée par un avion sur laquelle il voulait faire inscrire «mange d'la marde», pendant les funérailles de Pierre Trudeau, ne sont pas ce qu'il a fait de mieux dans sa vie. Au-delà de la politique, il y a des familles affligées par la mort d'un être cher. Cela impose un minimum de respect. S'il ne faut pas frapper quelqu'un qui est déjà par terre, s'il ne faut pas tirer sur une ambulance, il ne faut pas non plus tirer sur un corbillard.
On peut s'amuser à cultiver la polémique et à vouloir imiter des pamphlétaires du début du XXe siècle comme Olivar Asselin et Jules Fournier, mais il y a toujours bien des limites à ne pas franchir, au nom de la dignité. La Liberté, si précieuse au coeur de Falardeau, ne doit pas dégénérer en licence ou en coups bas.
D'ailleurs, ces actions regrettables ont plutôt desservi la cause pour laquelle le créateur d'Elvis Gratton se battait. Un sondage, réalisé après la mort du cinéaste, indique que deux personnes sur trois croient que Falardeau n'a pas fait avancer la cause de la souveraineté du Québec. Un message clair à ceux qui veulent imiter les excès du patriote décédé.
«Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres».
Nelson Mandela
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