Peu d'athlètes ont pu maîtriser une situation aussi difficile que celle à laquelle a fait face la patineuse artistique Joannie Rochette. Mardi le 23 février 2010 aux J.O. de Vancouver, confrontée au deuil de la mort subite de sa mère, elle devait performer au plus haut niveau et faire fi de la pression énorme écrasant ses frêles épaules. Ceux qui ont essayé de vaincre une telle adversité, dans une discipline sportive où l'équilibre émotionnel est aussi primordial que l'équilibre sur patins, doivent être extrêmement rares. Plus souvent qu'autrement, incapables de se concentrer et d'oublier leur malheur et leur tristesse, des compétiteurs plus coriaces ont renoncé, ont échoué ou se sont effondrés. Pas notre forte Joannie, notre fierté nationale ! Elle a livré la meilleure performance de sa vie ! Chapeau !
Dans les images (voir diaporama ci-dessous) qui nous sont parvenues d'elle avant que la tragédie la frappe brutalement, on la voit confiante et souriante. Durant les entraînements qui suivent l'annonce de la terrible nouvelle, on la voit souffrir, douter et ramasser son coeur en mille miettes. Puis vient la performance sans faute, éclatante, devant les yeux de millions de téléspectateurs touchés par son exploit. Un exploit qui va bien au-delà d'une médaille olympique et qui mérite plutôt une couronne de reine du stade !
Bien sûr, comme dans tous les pays, il y a des racistes au Canada, des anglophones qui n'aiment pas les francophones du Québec, ces "nègres blanc d'Amérique". Mais gageons que la courageuse Québécoise de l'Île-Dupas avaient beaucoup d'amis de toutes les races dans les estrades devant lesquelles elle a si bien patiné et dans des millions de foyers où tous les Canadiens ont pu apprécier sa brillante performance par le truchement de la télévision. Les yeux secs devaient être rares. Car voir une amie pleurer...comme a si bien écrit l'immortel Jacques Brel, et comme le chante magistralement Lara Fabian, ça remue bien des sentiments, sauf la haine et le racisme...