mercredi 8 décembre 2010

LOUIS-JOSÉ HOUDE NE DEVRAIT PAS CHERCHER À VOLER LE SHOW AU GALA DE L'ADISQ...


Il me semble que les artistes québécois ont peu d'occasions de faire valoir leurs talents par le truchement de la télévision. Compte tenu de l'importance de la place du petit écran dans nos vies quotidiennes, parce que l'industrie du disque en arrache au Québec, parce que nos musiciens et nos chanteurs ont besoin d'une vitrine pour montrer leur savoir-faire, et parce que la promotion de notre culture est primordiale pour la vitalité de notre communauté francophone d'Amérique, on a pas le droit de gâcher le Gala de l'ADISQ comme on l'a fait encore cette année. Comble de malheur, non seulement on a gaspillé le contenu (en grande partie), mais on a négligé le contenant, le côté technique (éclairage, prise de vue et de son, cadrage, choix des plans ou des champs de vision des caméras, etc). Pour ce genre d'évènement pourtant, jouissant d'une grande exposition devant un vaste auditoire, dans cette industrie où la créativité et la beauté de l'image sont tellement essentielles, ce sont des amateurs qui semblent s'en être occupée dimanche soir à Montréal.

Pour la grande fête de la musique et de la chanson québécoise, le temps devrait être compté et utilisé précieusement afin que les téléspectateurs découvrent ou apprécient à leur juste valeur nos artistes, surtout ceux qui ont des moyens limités pour se faire connaître du grand public, et pour qui c'est d'autant plus vital. Dans ces circonstances, comment expliquer qu'on laisse la scène pendant la moitié du temps à un humoriste déjà plein aux as comme Louis-José Houde ? A-t-on vraiment besoin de donner une grosse partie du budget du Gala à un pitre qui n'est même pas drôle, qui improvise des conneries et semble là pour régler des comptes personnels (son histoire de billets sur le net, etc) ? On se plaint déjà que les humoristes occupent une trop grande place dans le show bizz québécois, pourquoi en rajouter au gala des artistes ? Il n'y a pas assez de bons animateurs de télé ou de radio, il n'y a pas suffisamment d'interprètes, de chanteurs, d'auteurs ou de compositeurs (dont la communication est justement le métier) pour présenter ce spectacle et honorer les gens de l'industrie ? Au Gala des Oliviers (humoristes), est-ce que l'on confie l'animation à Marie-Mai ou à Fred Pellerin ? Houde était perdu dans ses farces plates et il n'était même pas capable d'enchaîner, de faire des liens entre les parties du show, de faire des présentations qui se tiennent ou des transitions intelligentes. Vivement un changement d'animateur pour le prochain gala. La farce plate de Houde a déjà trop durée... C'est n'importe quoi, et de la pire espèce...


Je trouve que l'on perd aussi du temps avec l'interminable défilé des présentateurs de trophées. En mettant l'accent sur les nominés (ce qui serait tout naturel et logique de faire) on pourrait avoir davantage recours à des présentations audio-visuelles des artistes en montrant des extraits d'entrevues, de spectacles, de témoignages d'amis, de parents, de gens du métier ou du public. En ce qui concerne les dix chansons les plus populaires de l'année, qui sont les mieux placés pour les chanter que leurs interprètes eux-mêmes, quitte à se faire accompagner par d'autres chanteurs qui ajoutent vraiment quelque chose de bien au produit original ? En même temps, on aimerait savoir ce qui a inspiré ces mélodies ou comment leurs interprètes les comprennent ou les sentent...

Au-delà du choix des gagnants des Félix, pour lequel on est d'accord ou pas selon nos goûts personnels, les amateurs de musique et de chansons veulent découvrir ou en savoir plus sur des artistes qu'ils n'ont peut-être pas la chance ou le temps d'apprendre à connaître. Quelques éléments de biographie, les propres mots des artistes pour se décrire eux-mêmes et nous faire partager leur vision de l'art ou de la vie, ne seraient pas superflus. Dans ces vidéos, on pourrait aussi afficher ou mentionner les principaux collaborateurs, gérants ou employés des maisons de disque que les artistes prennent trop de temps à énumérer lors de leur trop long discours de remerciements. Ce serait encore du temps de sauvé...pour la qualité du contenu du gala.

Certains diront que ces remarques sont des voeux pieux et que ça ne fonctionne pas comme ça dans le show bizz québécois. L'ADISQ c'est une petite chapelle d'initiés qui ne récompensent que ceux qui payent pour en faire partie. Ce n'est surtout pas un organisme qui reflète la réalité de l'industrie du disque et du spectacle au Québec... Je le sais. Tous les genres musicaux, les communautés ethniques ou les artistes en émergence ne peuvent en faire partie. Hélas ! On en est réduit à ergoter sur un mystère aussi oiseux que l'oeuf ou la poule pour expliquer pourquoi Nicole Martin ou Chantal Pary, qui sont disparues de la scène depuis trente ans, occupent les premières places du palmarès des ventes d'albums au Québec avec les reprises de leurs anciennes chansons. Peut-être que si, par le tremplin d'évènements comme des galas d'artistes, on donnait l'opportunité à des jeunes de percer ou de s'affirmer davantage sur la scène musicale, ce serait ces nouveaux talents qui vendraient le plus le fruit de leur labeur.

Bref, pour la fête télévisée de la musique et de la chanson : donnez le micro et la scène aux vrais artistes, à ceux qui ont quelque chose de bon, de neuf et d'original à proposer. Ne laissez pas le plancher aux bouffons animateurs et aux "m'as-tu vu" présentateurs, trop contents de voler le show !


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